Le 11 septembre 2001

Le 17 août 2006
Les tours de Manhattan s'écroulent, la vie s'arrête pour beaucoup de salariés des immenses buildings Brûler, étouffer, écraser, défenestrer, combien sont-ils à avoir attendu la mort dans le noir, sous un tas de gravats avec pour seule compagne la peur, la souffrance la plus atroce, l'horreur avec au bout du voyage l'enfer, la mort sans pouvoir embrasser les personnes aimées ni savoir pourquoi.
Moulinex, l'empire Jean Mantelet fleuron de l'industrie du petit électro–ménager s'écroule pratiquement au même instant, des délégués syndicaux sont abasourdis, les salariés dans les usines sont figés, horrifiés, les dirigeants, les banques, les politiques diront la mondialisation, les ventes en baisse, les problèmes d'adaptation (coût trop élevé, trop endetté) enfin quoi leur vérité un groupe de trop en France et en Europe, il fallait faire un choix on garde SEB, on tue Moulinex, pour tuer son chien on dit qu'il a la rage.
On sacrifie le personnel, on fait de grands discours, tous déplorent la catastrophe, ils mettent les moyens en place. Les politiques font la une à la télévision, dans les journaux. Personne ne restera sur le bord de la route.
Les salariés désespérés se battent avec l'énergie du désespoir pour obtenir un plan social et une indemnité compensatrice, pour la plupart, ils ont trente longues années d'ancienneté, la cinquantaine pratiquement la bataille, la pagaille vont amener la haine contre les Moulinex.
Ils sont presque responsables de tous les maux, ne sont-ils pas trop vieux, inadaptés, alcooliques, dépressifs, pas diplômés? Que de mots dans les journaux qui vont faire leurs chemins de destructions chez les plus fragiles, le medef va se cacher derrière tout cela pour ne pas faire d'efforts pendant de longs mois.
Les délégués syndicaux vont négocier un plan social avec l'appui et la confiance des salariés, une prime compensatrice sera accordée ainsi qu'un suivi spécifique avec tous les acteurs sociaux et politiques, des cellules de reclassements seront mises en place.
Beaucoup d'organismes vont gérer tout cela, pour beaucoup le sort des salariés leur importe peu, tous grâce à la misère des licenciements de masse trouve un moyen de se faire du fric sur la misère sociale.
Que de ratées, combien sont–ils à avoir poser les valises de la vie au seuil de leur maison? Pour d'autres la lente agonie des oubliés a commencée.
On les appelle comment déjà les précaires, les ass , les rmi, les rma, les inadaptés, les handicapés, les non-ré insérables, les non-re classables grand mot, grand assemblage de mesures en face de véritables moyens ne sont pas mis en place, manque de volonté politique.
On en parle, on négocie, on vote des mesurettes inapplicables sur le terrain tout le monde est content, les politiques font cocorico, les laissés pour comptes eux attendent le ventre vide, la peur au cœur, le cerveau en rideau.
Les patrons, enfin les anciens patrons, les principaux actionnaires ont pris toutes leurs précautions avant de couler la boite, en plus les copains des copains retrouvent un job avec en plus des stocks options.
Ils paradent, ils n'ont aucuns remords jamais, ils sont presque tous des énarques avec des protections politiques eux ils savent ce qui est juste pour le petit peuple.
Pour l'histoire : la plupart des anciens dirigeants de Moulinex sont mis en examen, la justice ira-t-elle jusqu'au bout ?

Maguy Lalizel le 17/08/2006

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